En arrivant au Népal, notre intention était claire, organiser un Trek pour arriver jusqu’au camp de base de l’Everest situé à 5364m d’altitude !
Une fois à Katmandou, capitale de ce beau pays, nous laissons l’aéroport et ses toits envahis de singes derrière nous pour filer acheter notre équipement dans la vieille ville et démarchons les milliers d’agences de Trek qui pullulent en centre ville.
Après avoir exploré la ville dans ses moindres recoins nous trouvons une agence implantée ici depuis 10 ans et rencontrons celui qui nous servira de guide durant cette aventure, Samir, 25 ans, ayant passé la barre des 7000m déjà une dizaine de fois !
Par chance, nous ne serons que 4 dans notre groupe : le guide, son frère, ma compagne et moi même ! Une aubaine pour nous qui voulions en apprendre un peu plus sur le mode de vie des sherpas, leurs croyances… et sur le Népal en général !
Car la route va être longue… 14 jours de trek, voilà ce qui nous attend ! 12 jours pour monter et s’acclimater à l’altitude et 2 jours seulement pour redescendre.
Mais avant d’atteindre notre but, il nous faudra prendre un vol vers la ville de Lukla, située à 2860m où le Trek commence.
Et clairement, le vol à lui seul est déjà une aventure ! Par choix budgétaire nous avons choisi la compagnie Yeti Airlines, une compagnie qui a la triste réputation d’être sur la liste noire des compagnies aériennes du fait de ses nombreux crash (2 par an en moyenne), de la vétusté de ses appareils (d’anciens coucous russes, avec le radar en option évidemment). Mais bon on est des aventuriers ou on l’est pas…
Après 30mn d’un vol sublime au dessus de l’Himalaya, nous apercevons la piste (incliné à 30 degrés) et sur laquelle l’avion doit vite se poser s’il veut éviter les rochers juste après… Atterrissage plutôt sportif donc !
L’ambiance est électrique dans cette petite bourgade où bon nombre de Népalais essayent d’aguicher les touristes pour leur vendre des souvenirs, de la nourriture etc… Mais pas de temps à perdre, notre guide nous attend, et nous nous mettons en route… laissant le bruit à la ville et préférant le silence et la beauté de ce qui nous entoure.
Des vallées à perte de vue, des cascades, des ponts suspendus… bienvenue dans l’Himalaya !
Les sentiers sont larges, des gens circulent dans les deux sens… nous ne tardons pas à voir des yacks transportant meubles, poutres et autres ustensiles, des chevaux permettant l’approvisionnement des villages isolés, des auberges de jeunesses… Décidément nous ne sommes pas les seuls sur l’Himalaya !
Le premier jour se fait tranquillement, à peine 3h de marche, une petite mise en jambe car pour les 13 prochains jours il faudra compter 7/8h de marche quotidienne.
Le soir et pendant tout le long du Trek nous dormons chez l’habitant, avec le tourisme les locaux ont développé tout un tas de gites sur le sentier. En leur présence, nous découvrons ainsi comment vivent les sherpas, leur relation avec la montagne qu’ils vénèrent, leur vie quotidienne ponctuée par les saisons… et les drames du quotidien (glissements de terrain, ponts emportés par les crues).
Le second jour sera l’une des journées les plus dures du Trek, nous devons marcher jusqu’à Namche Bazar, principale ville de la vallée himalayenne, avec un dénivelé de 1100m et quelques milliers de marches, le chemin est rude mais quelle surprise quand on aperçoit pour la première fois l’Everest !
Nous arrivons à Namche Bazar situé à 3340m, véritable ville champignon où tous les marchands, trekkeurs, sherpas se réunissent dans une sorte de brouhaha à travers la ville… nous nous croyons dans une cité médiévale du 15eme siècle. Quelle ambiance !
De là, nous allons progressivement monter jusqu’à 4000m puis 4500m et enfin 5364m, au camp de base de l’Everest.
Les jours suivants s’écoulent, avec ses heures de marches, ses montagnes nous entourant… Sur le chemin nous continuons à croiser des animaux (yacks, chevaux) transportant sans relâche des matériaux de toute sorte. Les hommes n’étant pas en reste non plus car plusieurs fois nous croiserons de jeunes hommes transportant eux aussi sur leur dos des choses que je n’aurais jamais cru possible : frigos, poutres…
Étant payés au kilo, ces jeunes népalais n’ont d’autre choix que de transporter des choses de plus en plus lourdes au détriment de leur santé.
A 4800m, ma compagne tombe malade : vomissements, mal de tête… Son état ne s’améliorant pas, le frère de Samir notre guide se propose de la redescendre à 3800m où elle pourra récupérer, sans mettre sa vie en danger. Le mal des montagnes pouvant arriver à n’importe qui, mieux vaut ne pas jouer au héros, au risque d’embolie pulmonaire et autres complications…
C’est donc avec le guide comme seul compagnon que je finis ces derniers jours d’ascension. Il ne nous reste plus que 2 kilomètres avant d’atteindre le but de ce Trek : le camp de base de l’Everest !
A partir d’ici, plus de sentier, il nous faut sautiller de rocher en rocher, éviter les crevasses et autres dangers… un vrai parcours du combattant ! Ici dans ce paysage extraordinaire, le silence est Roi, un silence brisé uniquement par la friction de la roche et la glace s’entremêlant. Pas d’animaux non plus, et encore moins de verdure…
Bref on sent vraiment que l’homme n’a rien a faire ici !
Nous apercevons les premières tentes du camp de base, ainsi qu’un rocher faisant figure de porte d’entrée : Everest Base Camp 5364m ! Ça y est… Après 14 jours de Trek nous y sommes !
A cet instant je mesure ce que doit être l’épreuve de continuer jusqu’au sommet 4km plus haut. Une expédition japonaise est justement au camp de base attendant une météo clémente pour tenter l’ascension…
Nous ne pourrons pas aller jusqu’au Kala Pattar, une sorte de belvédère situé à 5500m d’altitude avec une parfaite vue sur l’Everest, car la météo ce jour là est capricieuse et la vue complétement bouchée.
Je rejoins ma compagne le lendemain, nous redescendons ensemble vers Lukla, la ville d’où nous devons prendre l’avion… La pluie nous suivant sur le chemin du retour, emportant un pont suspendu, et nous obligeant à faire un détour à travers la jungle, et à attendre une journée de plus à Lukla, car à cause du mauvais temps, un avion de notre compagnie s’est crashé sur Katmandou. Un retour plutôt épique !
Le lendemain le temps s’étant éclaircie, nous prenons l’avion avec d’autres touristes, en ayant une pensée pour la catastrophe de la veille et une prière pour notre vol !
Arrivés à bon port, nous mesurons tout le chemin parcouru, les rencontres faites, et sommes sûrs d’une chose : Népal, on se reverra !
Quoiqu’il en soit et malgré le récent tremblement de terre, n’hésitez pas à aller dans ce pays, ils dépendent énormément du tourisme et cette catastrophe ne doit pas empêcher les gens de découvrir ce pays aux paysages et au patrimoine exceptionnels.
Si vous êtes intéressés par un Trek sur place que ce soit les Annapurnas, l’Everest ou autre montagne, je vous recommande chaudement Samir Tamang, notre guide sur place, travaillant pour Trek Nepal Int’l.
Namaste !
Photo de Romain Buisson pour TDM.