De jour comme de nuit, l’activité bat son plein ! C’est une ville majeure du continent asiatique, et même si de prime abord elle n’a que peu d’intérêt comparé à la majorité de ses consœurs du continent, elle est quasiment inévitable pour tout visiteur de l’archipel et il est toujours bon de prendre un bain dépaysant, quel qu’il soit !
En avant pour un petit tour d’horizon de cette ville déroutante !
Une vie culturelle relativement pauvre :
Sans toutefois faire preuve d’ethnocentrisme primaire, on peut dire que la ville ne comporte que peu d’intérêt historique et culturel. En termes d’architecture, les bâtiments alternent entre délabrement (pour les parties les plus pauvres) et gros buildings très classiques que l’on retrouverait dans n’importe quelle métropole américaine; une ville très américaine dans un pays en développement, en somme !
Il faut dire qu’elle n’a pas été ménagée par la seconde guerre mondiale; les bombardements de 1940-41 en ont fait l’une des villes les plus détruites, une triste performance souvent oubliée malheureusement…
A l’inverse, on retrouve du côté d’Intramuros une saveur espagnole toute particulière. En effet, la ville garde encore quelques bâtiments et curiosités propres à son passé de colonie hispanique, situés non loin de Rizal Park.
Le musée du peuple Philippin, entre autres, met en exergue ce passé très hispanique de l’Archipel, mais également la multitude des peuples, tribus et langages qui jonchent ses milliers d’îles du nord au sud.
Même constat en termes de gastronomie; ses voisins asiatiques ont bien plus à offrir, même si l’on retrouvera un peu partout ce concept de street food cher aux asiatiques, ainsi que d’autres spécialités culinaires (riz bien évidemment, Adobo, Lechon, Pancik etc).
En revanche, les chaînes de fast-food américaines sautent aux yeux, et autant dire que là il y a le choix !
Des contrastes saisissants :
Architectural d’abord, comme cela a déjà été évoqué : des quartiers d’affaires composés des traditionnels grands immeubles côtoient de simples habitations en taules ! Bidonvilles et ultra modernité, a priori antinomiques partagent pourtant le même espace…
En termes d’organisation, on retrouve plusieurs pôles d’activités dont l’architecture et la propreté des lieux laisserait à penser que l’on se trouve dans un pays anglo-saxon. C’est le cas du quartier d’Eastwood ou du quartier d’affaires et de la ville de Makati.
Malheureusement, ils ne représentent qu’une infime partie de la ville, le reste étant essentiellement sale, souvent délabré et régit par un code de la route qui doit probablement tenir sur une feuille A4.
Une mobilité désastreuse :
Comment ne pas évoquer cette thématique; la mobilité dans un espace urbain est en effet un des éléments essentiels à son fonctionnement ! Et c’est sans nul doute le point le plus noir de cette ville !
Au niveau automobile, les principaux axes sont fréquemment totalement bloqués, si bien qu’un trajet initial de quelques minutes peut se transformer en quelques heures en un véritable parcours du combattant; fait de détours, de zigzags permanents, d’incivilités et surtout, d’usage du klaxon… la deuxième religion du pays ! A la source du problème, ces fameux U-turns, très efficaces pour faire demi-tour régulièrement sur les grands axes, mais aussi et surtout, pour réduire du coup la fluidité du trafic de façon drastique !
Autre élément, la multiplication des bus de compagnies privées, qui non seulement sillonnent la ville de façon permanente, mais qui s’arrêtent également dès qu’un piéton apparait, même si celui-ci ne les a pas sollicités. A Manille, ce n’est pas vous qui attendez le bus, c’est le bus qui vous attend… drôle de concept !
Et le résultat est toujours le même, une distance a priori anodine peut rapidement prendre la nuit des temps…
Dernier point ahurissant, la ville ne comporte que trois lignes de chemin de fer aérien, et ce pour 12,5 millions d’habitants. Pour nous autres occidentaux, c’est une aberration. A titre de comparaison, c’est comme s’il y avait moins de trois lignes de métro dans Paris. Quasiment impensable !
Malgré tout, entre voitures, bus, jeepneys et autres trycicles, les Philippins semblent y trouver leur compte d’autant plus que ces moyens de transport restent très bon marché…
Alors faut-il éviter cette ville à tout prix ??!
La plupart des guides et autres forums de voyage semblent plutôt conseiller d’éviter la capitale philippine (pour toutes les raisons évoquées ci dessus) car effectivement le confort que nous connaissons dans nos villes occidentalisées n’a rien à voir avec une agglomération telle que Manille…. Toutefois, voyager, c’est avant tout ouvrir les yeux, découvrir, et s’adapter à ce qui nous entoure.
En effet, il faut savoir être patient, mais une fois que l’on a pris sur soi, on peut savourer les choses typiques et simples qui composent la vie philippine; une vie vraiment bon marché avec des dizaines et des dizaines de malls, les sari-saris (petites épiceries que l’on trouve à chaque coin de rue), les stands de street food, les combats de coqs, la bière San Miguel, le rhum Tanduay…
Une expédition de quelques jours serait presque une perte de temps. Ceci étant, un établissement à plus long terme permet vraiment de s’intégrer et de se prendre au jeu de cette ville assez usante certes, mais finalement assez simple pour nous autres occidentaux. Mais il peut être intéressant de découvrir cette ville, peu aimée des touristes, avec des locaux !
Quoi qu’il en soit, au final, le contraste évoqué plus haut est également significatif à plus grande échelle… Manille reste un spectacle quasi désolant à côté de la beauté paradisiaque du reste de l’archipel !