Début Novembre, j’ai pu faire l’expérience du désert marocain, grâce à un partenariat avec l’agence « Bivouac sous les étoiles« .
Agence marocaine locale résolument tournée vers un tourisme responsable, « Bivouac sous les étoiles« créé des circuits sur mesure en étant à l’écoute de toutes vos envies !
L’agence :
La route semble s’arrêter en arrivant à M’Hamid El Ghizlane. Village situé à l’extrémité Sud Est du Maroc, M’Hamid est l’une des dernières oasis de la vallée du Drâa avant l’immensité aride qui s’ouvre sur le Sahara. M’Hamid ou « Cité des gazelles » fut autrefois un grand centre caravanier. Puis, oubliée pendant longtemps, elle retrouve un essor économique à la fin des années 80 grâce au tourisme proposant de partir à la découverte du désert.
C’est là, sur la place du village, qu’est installée l’agence « Bivouac sous les étoiles« , depuis 2005.
Son fondateur, Hassan Laghfiri, appartient à une tribu nomade. Ses parents étaient gardiens de dromadaires. Hassan devient chamelier dès l’âge de 15 ans. Cinq ans plus tard – et avec l’aide de Danielle (française installée à M’Hamid et amie de la famille) – il achète son premier 4×4 et créé « Bivouac sous les étoiles« .
Agence agréée de transports touristiques, il développe son offre en proposant divers circuits (4×4, dromadaires, etc…) au départ de M’Hamid et Ouarzazate. Deux ans plus tard, en 2007, il construit son premier bivouac fixe aux portes de la ville, tourné vers le désert…
Un tourisme responsable :
Hassan a pu installer les bivouacs fixes de M’Hamid et Chegaga sur des terrains appartenant à sa tribu et non pas au gouvernement marocain. En effet, les différentes tribus nomades ont des terrains qui leur appartiennent en propre dans le désert. C’est donc en accord avec sa tribu qu’Hassan a pu occuper l’espace en échange d’une implication véritable dans l’économie locale : ses deux bivouacs ainsi que les chauffeurs, et c’est environ une quinzaine de personnes, toutes issues de la région, qui sont employées toute l’année.
Par ailleurs, les deux bivouacs sont équipés de panneaux solaires afin de bénéficier de l’électricité. D’autres panneaux solaires sont prévus pour permettre également d’avoir l’eau chaude (pour l’instant, fonctionnement au gaz).
« Bivouac sous les étoiles », toujours en vue d’une implication résolument respectueuse de son activité, propose des circuits à dromadaires. Ils permettent de découvrir le désert autrement que par la piste, de façon plus lente, plus « vraie ». Pour autant ils ne s’en éloignent jamais trop afin de ne pas déranger la faune et la flore, qui, comme dans tout écosystème fragile, sont les premiers touchés par le tourisme.
L’agence a mis en place une Charte pour un tourisme équitable, visant à rappeler l’importance du respect de l’humain, de la Terre et du patrimoine.
Quelques infos pratiques avant de partir :
Pour découvrir le désert, il est recommandé de partir entre Octobre et Mars pour ne pas trop souffrir de la chaleur pendant la journée. En revanche, n’oubliez pas de prendre des vêtements chauds pour le soir ainsi que des duvets de qualité afin de ne pas avoir froid la nuit ! Car oui, on ne le dira jamais assez, il fait FROID la nuit dans le désert. On peut encore partir au mois d’Avril, mais les risques de tempêtes de sable sont plus importants.
« Bivouac sous les étoiles » propose plusieurs circuits « type » au départ des différentes villes du Maroc. Le gros plus de cette agence : vous pourrez personnaliser votre circuit. En fonction de vos envies, vous pourrez choisir chaque arrêt de votre périple, choisir de rester plusieurs jours sur un bivouac etc.
Circuit mixte « Dromadaires & 4×4 au départ de Marrakech en 4 jours » :
Ayant peu de jours de congés, nous avons opté pour cette formule qui avait l’avantage de nous permettre, en plus de la découverte du désert, une journée à Marrakech avant notre vol retour. Avec un chauffeur qui vient nous chercher directement au Riad, ce circuit nous apparaissait simple et efficace pour une première approche du Maroc.
- Jour 1 :
Il faut se rendre à l’évidence et être honnête, la route est trèeeees longue entre Marrakech et M’Hamid. Le chauffeur ne donnant jamais d’indications précises concernant la durée du trajet tant celui-ci dépend des travaux et des différents aléas possibles sur la route. Nous avons mis environ 12h en partant à 8h du matin de Marrakech avec un arrêt d’environ 1h à Aït-Ben-Addou et 1h30 pour déjeuner.
Au départ de l’hôtel, le chauffeur prend la route du Sud, direction Ouarzazate. On arrive assez rapidement sur les contreforts de l’Atlas où commence une longue ascension au milieu d’un paysage déjà aride. Composé de différentes strates de couleurs, l’Atlas offre toute sa beauté devant nos yeux ébahis. Avec quelques arrêts en route (café, photos…) on arrive en environ 5h au Ksar Aït-Ben-Addou.
Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, il est l’un des mieux conservés du pays. Son architecture typique du sud marocain où l’on peut flâner dans les petites ruelles sinuant entre les maisons construites en terre sèche.
A savoir : Prévoir env. 10 dirhams pour l’entrée du site par personne. Tout au long de la montée vers la tour, des commerçants tenteront de vous faire entrer à l’intérieur de leurs maisons transformées en boutique. Ne soyez pas farouches et prenez le temps de discuter. Car, au-delà du but de cet échange (vous vendre tapis, cheichs, etc…), le contact avec les locaux est toujours bienveillant et enrichissant.
Puis, nous avons repris la route jusqu’à Ouarzazate où nous avons dégusté un délicieux tajine dans un magnifique restaurant. Le déjeuner est inclus dans le prix du circuit, seules les boissons seront à vos frais.
Depuis Ouarzazate, il faut encore plus de 4h pour descendre jusqu’à M’Hamid. La route longe de nombreuses palmeraies, et vous pourrez observer plusieurs kasbahs en vous rapprochant d’Agdz. Si vous n’avez pas pris trop de retard, le programme prévoit plusieurs arrêts (Bibliothèque coranique à Tamgroute, sa kasbah souterraine et la visite de la fabrication de poterie).
Enfin, arrivée au bivouac de M’Hamid. Installation dans notre chambre. C’est une construction en terre sèche, bien isolée du froid, avec couchage de très bonne qualité. Puis dîner dans la grande tente caïdale. Nous nous sommes régalés d’un délicieux repas traditionnel bien mérité après tous ces kilomètres !
S’en suit un jolie soirée avec les jeunes nomades employés sur le bivouac devant le grand feu, au son des djembés.
- Jour 2 :
C’est la matinée où vous pourrez prendre votre temps durant ce séjour très complet. Petit déjeuner puis départ vers 9h30 avec les dromadaires, le guide et le chamelier.
Après s’être éloigné des pistes, treck d’environ deux heures dans le lit d’une rivière asséchée. Le sol est comme craquelé, avec ici et là des petits buissons de tamaris. Il est assez perturbant de ne pas vraiment savoir où l’on va dans cette immensité toute plate… Au loin pourtant, se dessine des dunes, et encore plus loin à l’horizon, on aperçoit le djebel.
Le soleil chauffe vite ici, (même au mois de Novembre !), et s’arrêter un peu avant midi dans une oasis est réconfortant ;)
La palmeraie Raz Nahal parait très grande, avec des palmiers ici et là. Aujourd’hui, plus rien n’y est cultivé et ce sont des bivouacs semblables à celui que nous avons quitté qui se construisent pour y accueillir des touristes en quête d’authenticité. Le lieu dégage une grande sérénité et l’on s’y verrait assez bien y rester plusieurs jours…
Notre guide et le chamelier déchargent les dromadaires et installent tapis et coussins pour un vrai moment de partage autour d’un tajine préparé de façon traditionnelle. A savoir : au niveau des repas, pas d’inquiétude à avoir, tout a été minutieusement pensé et transporté avec toute la nourriture nécessaire à ces deux jours dans le désert.
Après une sieste à l’ombre, nous reprenons la route sous un soleil moins fort. On arrive assez vite aux premières dunes, qui tout de suite nous donne cette impression de désert, tel que représenté dans notre imaginaire.
Les lumières sont superbes, et les photographes (ou pas) que vous êtes se régaleront !
Nous aidons à installer le bivouac pour la nuit – une grande tente ainsi qu’une petite (type Igloo) – puis nous préparons ensemble le repas du soir. Ces moments sont de véritables moments d’échange, car notre guide parle très bien français. Nous apprenons quelques mots d’arabe, et surtout, nous nous laissons gagnés par le calme immense de la nuit dans le désert…
- Jour 3 :
Se réveiller au milieu du désert restera gravé à jamais dans ma mémoire ! Le soleil qui se lève sur les dunes les teintant de rose. L’espace infini, calme et immobile. Quelques oiseaux qui volent dans le ciel. Un moment que je tente de capturer à travers mon objectif…
Les dromadaires se sont éloignés du campement malgré leurs pattes attachées pour la nuit. Du haut d’une dune, je vois notre chamelier qui lance le feu pour le thé. Notre guide aussi s’affaire pour préparer le petit déjeuner.
Puis, après avoir plié le bivouac et chargé les dromadaires, nous voilà repartis. On sort des dunes au bout d’une heure environ, puis l’on traverse à nouveau un oued asséché, parsemé de pierres et de buissons. Plus on se rapproche de la piste sur laquelle on a rendez-vous avec notre chauffeur et plus on voit de monde : car c’est une idée purement occidentale de penser qu’il n’y a personne dans le désert !
Au loin passe une caravane de dromadaires, suivie des hommes bleus du désert. Nous croisons ensuite un 4×4 qui revient de Chegaga par la piste, ainsi que de nouvelles caravanes, celles-ci avec des touristes. Nous rencontrons aussi des nomades, accroupis sur leurs talons surveillant leurs « nagas » (chamelles) qui broutent paisiblement…
Après un repas à l’ombre, notre chauffeur nous retrouve. Nous partons vers les grandes dunes de Erg Chegaga. Après 1h de piste, nous les apercevons enfin !
Mais avant de pouvoir les escalader, nous allons nous installer au bivouac. Et là, surprise ! Hassan nous a surclassé sur le magnifique « bivouac de luxe » qui jouxte le bivouac classique. Construit il y a un an, ce sont de belles tentes blanches autour d’un grand espace recouvert de magnifiques tapis. Son gros plus : elles sont équipées d’une salle de bain privative !
Une décoration sobre et chaleureuse alliée d’objets issus de l’artisanat marocain et linge de qualité… le rêve.
Après un délicieux thé à la menthe, nous partons à l’assaut des grandes dunes.
Immenses, elles apparaissent les unes derrière les autres, sans fin. On croit être enfin en haut de la plus haute, et l’on découvre que l’on est juste au bord d’un océan de sable… Le soleil se couche d’un côté, donnant au sable cette couleur rouge et or très particulière. Et si l’on se tourne, la lune apparaît au loin, dans un ciel bleu électrique.
Et malgré les quelques touristes ça et là sur les dunes voisines, on se sent seul et tout petit face à la beauté de notre jolie planète…
La soirée aussi fut riche en surprises ! J’avais commandé, lors de la réservation, un repas « spécial » pour fêter l’anniversaire de mon mari. Néanmoins, je ne savais pas ce qui nous serait servi… Et que dire de plus si ce n’est que nous ne fûmes pas déçus, ce fût un vrai dîner de rois !
Après la soupe traditionnelle servie en entrée, nous avons eu droit au couscous le plus fondant jamais goûté, suivi d’un tajine de bœuf aux pruneaux. Le tout accompagné d’un vin marocain sublimant toutes ces saveurs. En guise de dessert, quelques pâtisseries marocaines… Une soirée tout simplement inoubliable !
- Jour 4 :
Levés à l’aube pour capturer les dunes au lever du soleil. Gravir ces montagnes de sable dans l’air frais du petit matin et se sentir vivants ! Et Imaginer une vie où chaque matin serait comme celui-là…
Puis petit déjeuner sous la tente-restaurant et départ avec notre chauffeur. Nous longeons les grandes dunes puis regagnons la piste. Doucement elle s’éloigne vers une immense étendue désertique : le lac Iriqui.
C’est un ancien lac, aujourd’hui asséché, où il est assez amusant de voir ici et là des maisons de terre sèche avec l’enseigne « Hôtel – Restaurant ». On se demande qui peut bien s’arrêter ici, au milieu de nulle part ? Mais il faut savoir que cette piste était à l’époque empruntée par le Paris-Dakar, et l’est encore aujourd’hui par toutes sortes de rallyes.
Après 3h de piste au milieu de formations rocheuses qui ressemblent presque à des canyons (ce n’est d’ailleurs pas pour rien que la région de Ouarzazate possède de nombreux studios de cinéma au vu de ces paysages spectaculaires !), nous regagnons enfin la route.
Quelques kilomètres plus loin, nous arrivons à Taznakht, ville de coopératives des tapis. Vous pouvez aller en visiter une afin de voir comment sont fabriqués les tapis ou continuer votre route.
Puis arrêt pour déjeuner et continuation vers Marrakech. A la tombée du jour nous avons enfin rejoint la Ville Rouge du Maroc.
Bilan :
Ce fut une très belle rencontre que celle avec Hassan. C’est un homme à l’esprit entrepreneurial, qui a une vision à la fois globale et avancée du tourisme qu’il propose, toujours en vue d’une implication très forte pour un tourisme éthique et responsable… Et nous chez TDM, on valide ce genre de tourisme !
Par ailleurs, il a su garder toute l’humilité d’un homme simple, partageant ses repas avec son personnel et revêtant les habits traditionnels des hommes du désert. Un immense merci à « Bivouac sous les étoiles » ainsi qu’à tout son personnel, qui nous ont fait découvrir le désert marocain dans toute sa magie et son authenticité !
Mon conseil pour le circuit que nous avons fait : si vous avez le temps, vous pouvez faire le même circuit en 5 jours, vous permettant ainsi de couper la route du premier jour en deux avec une nuit à Ouarzazate, afin de ne pas trop vous fatiguer avec cette première journée en 4×4 très longue !
Mon envie pour repartir : Aller passer au moins 3 jours sur le bivouac de Chegaga pour le réveillon 2017 – 2018 ! Au programme, balade à dos de dromadaire dans les dunes et repas traditionnel de fête pour le Réveillon préparé par un chef marocain : au menu du 31, méchoui cuit dans un four en terre fabriqué spécialement pour cuire le mouton entier à l’étouffée.
Danser sous les étoiles autour d’un grand feu de joie au son de la musique traditionnelle nomade, quoi de mieux pour commencer l’année ?
Photos de Chloé Decruy pour TDM.