Canada : A la découverte des parcs nationaux des provinces Des Maritimes !

Par Isia MookTeam TDMLe 07 08 2017

Quand on pense au Canada, on pense à sa région du Grand Nord, aux Rocheuses ou au Québec mais pas aux provinces des Maritimes. Et ça c’est bien dommage… Car le deuxième plus grand pays au monde regorge de merveilles de la nature notamment dans les trois provinces qui composent la région des Maritimes : Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse et Ile du Prince Édouard.

Petites montagnes, forêts, lacs, cascades, plages ainsi que de nombreux animaux peuplent ces écosystèmes variés typiques du Canada…

Le Canada compte 42 parcs nationaux. Ils ont pour but de créer un réseau d’aires protégées représentant les 39 régions naturelles du pays.

A l’est du Québec, les provinces du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de l’Ile du Prince Édouard sont appelées « les Maritimes » et comptent 5 parcs nationaux… un périple idéal pour les fans de grands espaces et de roadtrip !

Parc National de Kouchibouguac (Nouveau-Brunswick) :

Anciennement territoire traditionnel Mi’kmaq (premier peuple autochtone occupant la région des Maritimes et vivant toujours dans cette région), son nom « Kouchibouguac » fait référence à la rivière Kouchibouguac provenant de la langue des Mi’kmaq : Pijeboogwek signifiant « rivière aux longues marées ».

L’histoire de ce parc est assez particulière puisque sa création en 1969 a entraîné l’expropriation de 228 foyers Mi’kmaq.

De nombreuses contestations suivirent et l’un des principaux opposants au parc, Jacky Vautour, devient alors célèbre dans tout le pays pour sa résistance face aux autorités. N’ayant jamais voulu quitter sa propriété, il reste le seul habitant du parc malgré la destruction de sa maison. Son histoire a suscité l’intérêt de nombreux médias, notamment d’auteurs littéraires, musicaux etc.

Bien que l’altitude du parc ne dépasse pas les 33 mètres, Kouchibouguac possède une grande diversité de paysages qui vont de la forêt aux tourbières en passant par les dunes. Le principal attrait touristique est la plage Kelly, accessible par une passerelle de 1km car elle se situe sur l’une des trois îles-barrières du parc, les deux autres n’étant accessibles que par bateau.

L’eau y est d’ailleurs plus chaude que dans les autres parcs puisque vous n’êtes pas directement dans l’océan Atlantique mais dans le golfe du Saint Laurent.

A savoir : Il s’agit d’un parc familial accessible à tous. Les randonnées ne sont pas très longues et sans aucun dénivelé. Si vous êtes un grand sportif cherchant à dépasser vos limites, nous ne vous conseillons donc pas ce parc, plutôt fait pour la détente et la découverte de la faune.

Concernant la faune, Kouchibouguac est un refuge pour de nombreuses espèces typiques du Canada. Ici pas de grizzlys mais des ours noirs ! Au printemps il est très courant de les apercevoir sur les bords de la route principale qui traverse le parc. En soirée il n’est pas non plus rare d’observer un orignal traverser la route… Alors soyez prudents !

Le symbole des parcs nationaux canadiens étant notre ami le castor, ce parc ne déroge pas à la règle puisque plusieurs familles de castors vivent dans les cours d’eau du parc. Vous n’aurez peut-être pas la chance d’en apercevoir un directement mais ils laissent de nombreux signes de présence : barrages, huttes, troncs d’arbres coupés… Et avec un peu de chance vous pourrez peut-être apercevoir une loutre nager dans un étang de castors !

Quant aux dunes, on y retrouve plusieurs espèces d’oiseaux et des phoques dont une colonie de 500 individus.

Contrairement à certains parcs, Kouchibouguac est ouvert toute l’année.

En hiver on peut venir découvrir le parc en raquettes, en ski de fond ou en « fat bike » (vélo avec de larges pneus pour aller sur la neige). Au printemps de nombreux pêcheurs locaux pêchent la truite dans les quelques rivières traversant le parc. Quant à l’automne, il s’agit sûrement de la plus belle saison pour apprécier les couleurs des forêts canadiennes avec notamment leurs célèbres érables…

Parc National de Fundy (Nouveau-Brunswick) :

Ce joli parc national a la particularité d’être situé au niveau de la baie de Fundy, connue pour générer les plus grandes marées du monde ! Lors des grandes marées, la différence entre marée haute et marée basse peut aller jusqu’à 22 mètres de hauteur… Oui oui rien que ça !

La plage du Point Wolfe et le point de vue au niveau du pont couvert sont d’ailleurs les meilleurs endroits du parc pour observer ce phénomène exceptionnel.

Attention : La nature est belle mais peut aussi être dangereuse donc ne vous laissez prendre au piège, ici l’eau monte très vite lors de la marrée !

Le meilleur endroit pour observer les marées reste cependant les Hopewell rocks, un parc provincial situé à 30 minutes du parc national de Fundy. Ici se trouvent les célèbres rochers rouges en forme de pot de fleurs accessibles à pied à marée basse et en canoë à marée haute !

A noter : Renseignez-vous sur les horaires des marées avant de venir, le plus impressionnant étant sous doute à marée basse lorsque que l’on peut se rendre compte de la hauteur jusqu’où l’eau peut monter.

Outre ses marées, Fundy réserve pleins de belles surprises. De nombreux sentiers de randonnées permettent de découvrir les différentes forêts, les lacs, les rivières et même quelques cascades. Il est donc possible de se baigner ou de se rafraîchir à différents endroits.

Parc National Kejimkujik (Nouvelle-Ecosse) :

Vous l’aurez peut-être deviné mais ce parc porte également un nom Mi’kmaq… Un joli nom qui signifierait « lac des bons esprits ».

Situé dans le sud de la Nouvelle-Ecosse, le parc se trouve dans une région qui regorge de lacs et de rivières. Il est d’ailleurs possible de louer un canoë et de naviguer au gré de vos envies sur la rivière principale qui traverse le parc, la rivière Mersey. Beaucoup de tortues peuplent ces milieux aquatiques, vous aurez peut-être la chance d’en apercevoir !

A savoir : Une des particularités de ce parc est sa division en deux parties. La partie principale est terrestre, l’autre, plus petite, est côtière à l’Océan Atlantique. Plusieurs plages de sable vous permettront donc de « chiller » au bord de l’eau.

Parc National des Hautes-Terres-du-Cap-Breton (Nouvelle-Ecosse) :

Eh non nous ne parlons pas de la Bretagne ici mais bien d’un parc national canadien ! Ce nom fut d’ailleurs choisi pour commémorer les communautés écossaises et acadiennes de la région.

Ce parc est situé sur une presqu’île, tout au nord de la Nouvelle-Écosse. Côtier à l’est de l’Océan Atlantique et à l’ouest du Golfe du Saint Laurent, une seule route mène au Cap-Breton, la « cabot trail », qui fait le tour du parc. Cette route est d’ailleurs très connue des « bikers » et autres motards du monde entier.

Le parc comporte donc deux entrées : à l’ouest par Chéticamp (où se trouve le centre d’information principal), et à l’est par Ingonish.

A savoir : Ce parc propose de nombreuses randonnées accessibles à tous les niveaux. Même s’il ne s’agit pas de grandes montagnes, Cap-Breton forme un plateau dont le point culminant est à 532 mètres d’altitude. Plusieurs sentiers permettent de prendre un peu de hauteur et d’avoir une superbe vue sur l’océan.

Le sentier de la célèbre « Skyline » en est un bon exemple. Sans grand effort et en seulement 1h15 (aller/retour) vous pourrez admirer la côte depuis la ligne de crête (Attention : les personnes ayant le vertige pourraient avoir quelques difficultés vers la fin mais rien ne vous oblige à aller jusqu’au bout).

De récents aménagements en bois joliment intégrés au paysage vous permettront d’avancer sûrement et en toute confiance sur le plateau. Prière de respecter la signalisation et de ne pas sortir du sentier, le piétinement sur ses sols fragiles entraine une forte érosion et à terme, la disparition de la végétation, à bon entendeur…

Sur la côte Est, de nombreux panoramas vous permettront d’apprécier un paysage qui rappellera sans doute aux bretons la fameuse côte de granits roses. En effet on y retrouve le même type de roches, le granit, d’une couleur semblable mais avec un arrière-plan différent puis qu’ici ce sont surtout des forêts… Canada oblige :)

Parc National de l’Ile du Prince Edouard (Ile du Prince Edouard) :

Ce parc porte le même nom que la province où il se situe. Comme son nom l’indique il s’agit d’une île accessible soit par avion, soit par un traversier depuis la Nouvelle-Écosse, soit par un pont depuis le Nouveau-Brunswick. Cette dernière option reste sans doute la plus simple. Avec ses 13 km de long, le pont de la Confédération, créé en 1997, est spectaculaire !

A noter : N’oubliez pas de prendre en compte les frais de péage du pont (à payer au retour seulement !) :

  • Voiture : 46,50$
  • Moto : 18,50$
  • Pour les piétons 4,25$ via un système de navette

Le parc est divisé en trois petites parties concentrées sur le littoral nord de l’île : Cavendish, Brackley-Dalvay et Greenwich.

La meilleure façon de découvrir le parc est d’y partir en roadtrip sur les différents circuits côtiers en s’arrêtant au gré de vos envies : plage, panorama sur les célèbres falaises de grès rouge ou encore dans les petits villages de pêcheurs où il vous faudra goûter une spécialité des maritimes, le homard !

Concernant le parc, les trois parties se ressemblent beaucoup, des sentiers très faciles, souvent sur des passerelles en bois, vous permettent d’accéder à de longues plages de sable tout en passant par les différents stades de formation des dunes.

Ces milieux fragiles sont très particuliers, ils sont le refuge d’espèces uniquement présentes sur ces habitats et d’un prédateur que l’on connait bien, le renard roux. Avec un peu de chance vous en apercevrez peut être un ou deux !

Pour information, 20% du parc est entièrement protégé et donc inaccessible aux humains à cause de la présence de plusieurs espèces de fleurs en danger.

La zone de Cavendish est la plus touristique. On y retrouve le principal centre des visiteurs du parc, plusieurs plages surveillées et des campings. La zone de Brackley-Dalvay se trouve à quelques kilomètres de Cavendish dans le prolongement du littoral. Plus à l’est, vous trouverez la zone de Greenwich, beaucoup moins touristique mais tout aussi jolie.

Les trois parties du parc ont un musée gratuit très bien fait expliquant la formation des dunes, les espèces présentes sur ces milieux, la culture Mi’kmaq et l’histoire de la déportation des acadiens (population francophone à l’histoire tourmentée vivant dans cette région du monde, ainsi qu’en Gaspésie et jusqu’en Louisiane aux USA).

A savoir : En 2017, l’entrée de tous les parcs nationaux est gratuite au Canada pour célébrer le 150ème anniversaire de la Confédération canadienne ! Pour les années qui suivent vous devrez vous acquitter des droits d’entrée à savoir 7,80$ par jour et par personne ou 19,60$ par famille (jusqu’à 5 personnes)…

Une raison de plus pour vous envoler découvrir ce beau pays cette année !

 

Photos de Isia Mook pour TDM.

A propos de l'auteur

Cet article a été proposé par Isia Mook, 30 ans

Voyage, nature, photo, montagne, randonnées... Mon mot préféré : AVENTURE ! Je voyage avec mon sac à dos ou à bord de mon van Azimut.
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