Myanmar : A la découverte de Hsipaw !

Par Chloé DecruyTeam TDMLe 06 02 2017

En Novembre 2015, le Myanmar (anciennement Birmanie) a connu un jour historique : après plus de 50 ans de dictature, la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND) dont Aung San Suu Kyi (prix Nobel de la Paix) est la secrétaire générale, accède au pouvoir.

Avec ce changement de gouvernement, le pays s’ouvre enfin peu à peu au tourisme !

Et si certains lieux sont déjà accessibles depuis quelques années, tel que la plaine de Bagan et ses 2000 pagodes ou encore le lac Inlé, il reste encore aujourd’hui des endroits plus confidentiels, difficiles d’accès et méconnus…

Avec un visa touristique de seulement 28 jours, il va s’en dire que c’est un peu juste pour découvrir ce grand pays, où les moyens de transport peuvent parfois être très longs…

Il faut donc faire des choix quand on visite le Myanmar, et c’est souvent pour cela que la plupart des voyageurs privilégient le classique circuit : Yangon – Bagan – Inlé – Mandalay. Néanmoins, chez TDM, on aime les chemins de traverse et les petits coins un peu moins touristiques.

Voilà pourquoi nous avons décidé de vous proposer pour cette première approche du Myanmar la région de Hsipaw dans l’état de Shan, au Nord-Est du pays !

Suivez nous, on vous y emmène !

Situé en altitude, Hsipaw (prononcez « Sipo ») est un petit village servant de point de départ aux nombreux treks à faire dans la région.

On y découvre, au fil de la marche, une campagne agricole qui laisse place, peu à peu, à une nature plus dense, plus verte, où quelques plantations de thé se mélangent aux grands arbres majestueux et aux lianes typiques de la jungle asiatique.

La façon la plus classique de se rendre à Hsipaw est de prendre un bus depuis Mandalay (comptez 6h de trajet). Cependant, chez TDM nous vous conseillons de prendre le train à la gare de Mandalay (bon à 4h du matin, ça pique un peu…) pour un voyage complètement authentique et inoubliable de 11h !

Confortablement installés sur de larges fauteuils, vous pourrez admirer toute une succession de paysages et de petites villes, au rythme très lent de la campagne birmane. En effet, en dehors des lieux touristiques, le temps semble comme figé en Birmanie, et l’on est vite transporté « 100 ans » en arrière en découvrant les endroits les moins connus du pays…

Tout au long du trajet, vous apercevrez, par les fenêtres du wagon, des marchés où toutes sortes de fruits ou de spécialités culinaires sont vendues. Vous pourrez même acheter dans des sacs en plastique directement par la fenêtre de délicieux samossas ou des fruits frais coupés lors des nombreux arrêts !

Autre intérêt de ce voyage en train : la traversée du viaduc de Gokteik ! Haut de plus de 100m, il traverse un paysage superbe et impressionnant. Construit lors de la colonisation anglaise, en 1899, il fut une véritable prouesse architecturale pour l’époque.

En arrivant avant le pont, le train s’arrête pendant un long moment, puis il le traverse tout doucement. Et croyez moi c’est tout simplement impressionnant d’être suspendu comme cela dans le vide, avec ce petit doute au fond de soi quant à la sécurité de ce vieil ouvrage !

Une fois arrivés à Hsipaw, si vous le pouvez, prenez le temps… Si le centre ville n’est pas passionnant, les alentours offrent des scènes de vie typiques et surtout permettent des échanges avec les locaux très enrichissants. Louez des vélos et partez découvrir par vous-même les petits chemins au milieu des champs.

Concernant les treks à faire dans la région, vous avez plusieurs possibilités. Le plus classique se déroulant sur deux jours avec une nuit chez l’habitant. Néanmoins, si vous avez le temps, le trek sur 4 jours vous permet de vous enfoncer plus loin dans l’Etat de Shan, d’être au contact de populations qui ne voient que très peu de touristes et surtout de faire l’expérience de dormir dans un monastère !

Le trek n’est pas très compliqué, mais il faut prendre en compte plusieurs paramètres : la marche d’approche vous menant sur les hauteurs est en plein soleil, car, malheureusement, la forêt est brûlée par les habitants afin de cultiver la terre. D’autre part, le dénivelé est assez important et il vous faudra de bonnes chaussures car s’il a plu, on peut être amené à marcher dans la boue.

La traversée de plusieurs villages est elle aussi très chouette, on se retrouve vite encerclé par des enfants adorables et souriants qui vous réclament des photos.

Quant à l’arrivée au milieu des plantations de thé, elle est tout simplement magique !

De notre expérience, et en fouillant sur le net, il semble qu’il n’y ait pour l’instant qu’une seule Guest House (Mr Charles Hotel) qui propose les services de treks au départ de la ville. Avec un personnel adorable et des prix très abordables, c’est un peu le stop incontournable des voyageurs.

Mais cette région attirant de plus en plus de voyageurs désireux d’authenticité, il y a fort à parier que d’autres Guest House proposant des treks ouvrent peu à peu.

D’autre part, là aussi vécu : l’intoxication alimentaire est un classique à Hsipaw suite aux dîners dans les « bouis-bouis » locaux ! Mais si l’on prend le temps de se promener le long de la rivière, on comprend aisément pourquoi : en amont du village se trouve une sorte de décharge à ciel ouvert où tous les enfants se baignent et où les femmes lavent leur linge… Et comme la cuisine est faite avec l’eau du fleuve…

Donc un conseil : ne partez pas sans votre trousse à pharmacie !

Autre grand classique quand on est à Hsipaw : aller au Pop Corn Garden ! Véritable havre de paix où l’on déguste de délicieuses boissons rafraîchissantes et des mets délicats, et il est clairement facile d’y passer toute la journée en redescendant du trek…

En repartant de Hsipaw (en bus ou en train au choix), il peut être intéressant de s’arrêter à Pyin-U-Lwin où le changement d’ambiance est radical !

En effet, Pyin-U-Lwin (ou Pyin Oo Lwin) était la capitale d’été au temps de la colonisation anglaise. Avec des températures plus fraîches, elle convenait mieux aux colons qui ne supportaient pas la chaleur écrasante de Mandalay (véritable four dès le mois d’Avril !).

Cette curieuse ville est comme séparée en deux : la partie coloniale avec ses belles maisons, ses grandes allées arborées et surtout son jardin botanique ! Ambiance désuète et hors du temps à souhait.

De l’autre côté, la ville birmane, avec son grand Night Market où l’on trouve de délicieuses spécialités locales comme ces œufs de caille frits et garnis, faits dans une sorte de poêle à alvéoles… tout simplement divin !

Autre curiosité locale : la calèche (oui oui, peinte avec des fleurs et tirée par un cheval comme dans les contes de fées) qui sert de taxi à Pyin-U-Lwin et pas que pour les touristes !

En bref, pour ceux qui souhaitent s’immerger un peu plus dans un pays extraordinaire, partez à la découverte du Nord du Myanmar.

Pour finir, mentionnons les sourires, la gentillesse, la soif de partage des birmans… Ce pays est tout bonnement l’un des plus magiques qu’il m’ait été donnée de visiter.

Alors, bien sûr, cela est certainement dû à la non présence du tourisme de masse (contrairement à d’autres pays d’Asie du Sud Est), mais chaque année pourtant, un peu d’authenticité se perd. Malgré tout, le contact avec l’autre est singulier, car ce peuple, à la charnière entre l’Inde et l’Asie du Sud Est, a une identité forte, très différente des autres pays bouddhistes qui l’entourent.

A propos de l'auteur

Cet article a été proposé par Chloé Decruy, 40 ans

Dilettante, rêveuse et grande amoureuse. Lorsque je découvre le bonheur d'aller voir ailleurs cela devient alors une composante essentielle d'un équilibre de vie épanouie. Après un premier voyage d'un an et demi en Amérique du Sud en mode "exploratrice" qui marque définitivement ma vision du monde, je tente un retour à la normale dans un univers qui me semble désormais étriqué. Mais le voyage me rattrape et pour le réinvestir, je me reforme en tant qu'agent de voyage. Pas de boulot et le deuil de mon père à faire (lui qui faisait voyager mon imaginaire), m'amène à tout envoyer balader pour un "voyage thérapie" de 7 mois en Asie. Le continent du zen me séduit et me reconstruit. De retour dans une France qui a beaucoup à faire depuis quelques temps, je me suis lancé un nouveau voyage : celui d'être parent et de faire découvrir à mon bout d'chou une Terre qui a encore plein d'histoires à raconter !
Chloé Decruy, 20 pays au compteur, a signé 24 articles et 1 avis d'hotels sur TDM.
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