Roadtrip en van. Rien que ces quelques mots, et je suis déjà partie. On s’imagine les grands espaces, les routes à perte de vue, seuls au monde. La liberté en somme.
C’est donc avec plein d’images de nature sauvage en tête que nous avons contacté Geovan Concept pour louer l’un de leurs vans et partir à l’aventure lors d’un chouette roadtrip en famille cet été.
Comme toujours, les voyages sont fait de choix. J’aurais souhaité découvrir tellement plus. M’arrêter dans chaque village. Prendre le temps dans chaque ville !
Malheureusement, c’est impossible, d’autant plus si, comme moi, vous avez tendance à faire des circuits un peu trop ambitieux pour le nombre de jours dont vous disposez.
Mais trêve de bla-bla, suivez moi, je vous emmène pour un chouette roadtrip en van entre la France et l’Espagne !
En avant pour un roadtrip à la découverte du Pays Basque espagnol :
Sept jours, six nuits et plus de 1000 km !
Geovan Concept est basé à Pau. C’est donc un excellent point de départ pour partir à la découverte du Pays Basque. Comme nous connaissions déjà la partie française, nous avons décidé (puisque nous n’étions pas loin) de partir explorer la partie espagnole cette fois.
Mais quitte à passer par les Pyrénées, pourquoi ne pas faire un crochet en plus pour aller visiter le célèbre désert des Bardenas Reales, un petit peu plus à l’est ? Et c’est comme ça que, mine de rien, j’ai dessiné un parcours un peu trop long pour notre semaine en van…
Jour 1 – 115 km – les Pyrénées :
Nous récupérons Bulli (c’est le nom de notre van !) à l’atelier de Geovan Concept. Et rencontrons Aline et Cyril qui ont monté leur entreprise de location et aménagement de vans après la période Covid. Comment vous dire ? Ils sont la gentillesse même.
Aline a même offert à notre fille un très joli livre pour enfant sur la vanlife. On se sent un peu privilégié, en confiance. Et ça compte quand on loue un van pour la toute première fois !
Pour cette première journée, nous n’allons pas très loin. Direction le col de la Pierre Saint Martin. Après être monté dans le brouillard et avoir rencontré quelques chevaux en liberté sur la route, nous arrivons au col. Une très jolie balade démarre du parking et permet de se sentir tout de suite déconnectés de notre vie trépidante.
C’est une randonnée assez facile avec les enfants, qui offre un panorama sublime !
Nous pensions dormir sur place, mais le brouillard est remonté.
Nous décidons donc de redescendre côté espagnol pour nous trouver un spot pour la nuit. En nous éloignant de la route principale, on trouve une grande aire herbeuse à l’écart de la route. Nous serons parfaitement bien pour admirer les étoiles filantes, car c’est la nuit des étoiles ce soir. Nous sommes le 12 août.
Jour 2 – 260 km – le désert des Bardenas :
On quitte les Pyrénées direction le parc naturel des Bardenas Reales, en Navarre. Des kilomètres et des kilomètres de plaines, ponctuées d’usines, de champs d’éoliennes et de panneaux solaires. Je ne vous cache rien, cet itinéraire n’a aucun intérêt, si ce n’est peut-être la retenue d’eau de Yesa qui semble être un spot très prisé pour les vans. J’avais imaginé passer la soirée aux alentours d’Arguedas, le village qui se trouve à l’entrée du désert. Mais le village m’a fait penser à ces villes à moitié abandonnées d’Amérique du sud, écrasées de chaleur, et peu hospitalières.
On change donc notre fusil d’épaule, et malgré les 3h de route que l’on a déjà fait ce matin-là, nous décidons de faire le circuit adapté aux voitures dans l’après-midi afin de nous diriger vers le nord dans la soirée. Oui parce qu’il fait chaud ici, très chaud. Donc pas la peine d’imaginer découvrir le désert à pied. Il y a beaucoup de voitures qui font le même circuit que nous. Pas moyen de sortir de la route tracée car c’est une zone militaire.
1h30 de piste, on fait nos photos, la lumière est mauvaise. Nous partons.
On fait un stop dans la ravissante petite ville de Tudela puis direction le spot de la nuit : Arnedillo, dans la région de la Rioja. En bord de rivière, seuls au monde encore ce coup-ci, on profite vraiment de la vanlife en prenant notre temps.
Jour 3 – 200 km – Bilbao :
Direction Bilbao et plus précisément le Musée Guggenheim.
Je suis subjuguée par ce magnifique bâtiment (de l’architecte Franck Gehry) que je rêvais de découvrir depuis des années ! En plus, l’exposition temporaire actuelle est la rétrospective de Yayoï Kusama, grande artiste des années 70, et dont j’avais déjà eu la chance de voir le travail il y a une quinzaine d’années.
C’est une expo pleine de couleurs et hyper ludique, idéale avec des enfants !
Puis direction (enfin!) l’océan. Quel bonheur de se retrouver face à cette immensité. La lumière est sublime, les falaises verdoyantes se jettent dans les vagues.
Après un bain de mer bien mérité, nous voilà à la recherche du spot pour la nuit…
Et là, on déchante : des centaines et des centaines de vans sillonnent la côte l’été, et pour se poser, nous ne sommes plus tout seuls ! On trouve un parking avec un super spot pour pique-niquer, il y a du monde certes, mais c’est beau.
Jour 4 – 100 km – San Juan de Gaztelugatxe :
On part tôt le matin car prendre notre petit dej’ sur un parking, ça ne nous fait pas franchement envie !
Nous nous régalons de pinxos au petit port suivant de Plentzia, puis direction San Juan de Gaztelugatxe. Destination hyper touristique (notamment depuis la série GOT), j’étais préparée psychologiquement. Mais ce n’était pas suffisant.
Une fois arrivés, garés (ce qui prend un certain temps puisque il y a beaucoup de monde !), nous voilà dans la queue pour l’entrée … Et là, surprise : on ne peut accéder à la chapelle qu’en ayant réservé en ligne ! Et ça, évidemment mon Lonely Planet ne me l’avait pas dit (c’est d’ailleurs souvent pour ça que les blogs voyage c’est mieux qu’un simple guide papier, les informations sont plus simples à mettre à jour).
Nous voici donc tout dépités (comme les 3/4 des gens autour de nous), à nous demander ce que nous allons bien pouvoir faire. Heureusement, il y a une jolie promenade avec vue sur la presqu’ile et la chapelle, ce qui nous console un peu.
Après une pause pinxos (alors oui, c’est clairement l’essentiel de ce que nous avons mangé au Pays Basque !), direction la plage. On opte pour celle de Laga, une plage relativement protégée des vagues, ce qui est quand même plus rassurant avec des enfants.
Ce soir-là, nous décidons de nous éloigner de la côte afin de trouver un spot sans personne (et surtout : ne pas redormir sur un parking !). On trouve un champ un peu caché en direction du ravissant petit port d’Elantxobe.
Jour 5 – 31 km – Plage de Saturraran :
On se réveille sous la pluie. Bon. Nous qui avions décidé de nous faire une journée plage, c’est raté !
Alors, ce n’était pas prévu, mais on décide d’aller se poser dans un camping pour pouvoir se prendre un douche chaude et remplir le réservoir d’eau de notre van Bulli (indispensable pour la douchette et la vaisselle !).
Dans l’après-midi, nous allons visiter le port qui se trouve à côté du camping : Ondarroa. Si la ville n’a pas d’intérêt en elle-même, nous débarquons en pleine fête locale ! Pour le folklore, c’est toujours amusant ;)
Jour 6 – 55 km – San Sebastian :
Définitivement, San Sebastian est une ville absolument géniale, et ça, à tout âge !
Si c’est une destination connue pour aller faire la fête, c’est également une ville très agréable pour se balader et se sentir tout de suite dépaysé. Cette fois-ci, l’objectif était surtout d’emmener notre fille de 8 ans à l’aquarium. Alors, même si ce n’est pas le plus bel aquarium que nous ayons visité, cela reste une activité qui plait toujours et qui amène son lot d’étoiles dans les yeux.
L’après-midi nous sommes retournés sur la côte afin de profiter du soleil qui est enfin ressorti !
Nous avons tellement voulu profiter de la plage que nous avons choisi de rester dormir sur son parking, afin de pouvoir admirer le coucher de soleil et être sûrs de pouvoir nous baigner le lendemain matin avant le retour.
Jour 7 – 180 km – Fontarrabie :
Sur la route du retour, je tenais absolument à m’arrêter à Fontarrabie, ville qui se trouve juste à la frontière avec la France.
C’est sans hésiter l’étape que j’ai préféré de ce roadtrip en van !
C’est une ville hyper mignonne, avec ses maisons typiques basques, pleines de couleurs. Le temps de s’offrir un bon resto à la cuisine typique basque (oui parce que les pinxos, au bout d’une semaine quand même, on sature !), et c’est déjà le moment de penser à rentrer.
Conseils pratiques pour bien préparer votre roadtrip en van au Pays Basque espagnol :
- Sur la route :
Distances : Si les distances sur la Côte ne paraissent pas énormes d’un point à un autre, il faut cependant compter des temps de trajets hypers longs ! En effet, les routes sont absolument sublimes, mais très sinueuses. A noter qu’il n’est pas toujours évident de s’arrêter, voire même souvent dangereux.
Arrêts : A savoir, les aires d’autoroute sont plutôt rares, mal équipées et pas très propres. Les parkings en bord de mer sont presque toujours payants, généralement bondés en plein été. La majorité des parkings limitent la hauteur du véhicule avec un portique à 2m10.
Les gens se garent souvent le long de la route, là aussi c’est plutôt dangereux.
- En ville :
Que ce soit à Bilbao ou à San Sebastian, c’est un enfer pour se garer !
Heureusement que notre van Bulli faisait tout juste 2 mètres et que l’on pouvait se garer dans la majorité des parkings souterrains (attention pas partout ceci dit). Néanmoins, cela nécessite une bonne maitrise de la conduite, car les manœuvres sont costauds ! On a serré les fesses plusieurs fois :)
- Les plages :
Il ne faut pas oublier que l’on est sur l’Océan Atlantique, sur une côte très courue par les surfeurs ! Donc, si comme nous, vous voyagez en famille, vous serez certainement à la recherche de plages protégées des gros rouleaux !
Notre sélection chez TDM :
– Gorlizeko Hondartza (plage de Gorliz) est une jolie plage « de ville », très protégée, grande, au sable doré.
– Playa de Laga : plage plus sauvage, pas très grande mais très agréable.
– Playa Saturraran : celle que l’on a préféré ! Loin de la route, avec des rochers à escalader et la maison basque typique comme gardienne de la plage. Derrière se trouve une autre petite plage, on y accède par les marches dans les rochers. Attention, celle-ci est naturiste.
Et pour admirer les surfeurs à défaut d’aller dans l’eau : Mundaka évidemment ou Barrika (notre spot Sunset de la 3ème nuit).
- Les petits villages de Biscaye :
C’est sans conteste ce qui m’a le plus enchanté lors de ce vantrip ! Les petits ports de pêcheurs accrochés à la falaise. Alors parfois, on fait beaucoup de route (en temps donc, pas en kilomètres), mais les points de vues sont absolument sublimes !
Notre sélection chez TDM :
– Plentzia et son fleuve ponctué de petites embarcations. Les ruelles aux façades colorées. L’incroyable bar à pinxos ultra typique en face du pont piéton.
– Elantxobe, minuscule village auquel on accède par une petite route sinueuse et qui apparait sur les derniers tournants. Un air d’Italie, une ambiance de bout du monde.
– Bermeo vaut aussi le coup d’œil, mais c’est surtout la route qui vous y mène qui est une vraie « scenic drive » !
- Points touristiques du parcours :
San Juan de Gaztelugatxe : C’est l’un des lieux les plus touristiques de la Biscaye. Après quelques recherches, c’est depuis la période Covid qu’il faut s’inscrire gratuitement sur le site http://www.tiketa.eus/gaztelugatxe/ afin de réserver son créneau de visite. Cela permet de réguler le monde, ce qui, en soi, est une bonne chose, mais quelle déception de ne pas pouvoir visiter ! A savoir : le parking est payant (3€) et il y a de l’attente en pleine saison pour se garer.
Le désert des Bardenas : A éviter absolument l’été ! Ce lieu encore préservé il y a quelques années est clairement victime des photos ultra instagrammables qui inondent nos réseaux ! Notre conseil TDM : à visiter en hiver, et pouvoir ainsi le découvrir à pied ou à vélo. Attention, en période de pluie, le parc naturel peut être fermé car dangereux pour les voitures qui s’y embourbent.
Tudela : Très jolie ville en repartant des Bardenas Reales. Le centre-ville est plein de détails d’architecture, ponctué par moment de street art. La grande place est très agréable.
Guggenheim Museum : Il est conseillé de booker votre visite à l’avance. Néanmoins, même en pleine saison nous n’avons pas tellement attendu à l’entrée, et la visite était plutôt fluide. Si, comme moi, vous êtes fan des boutiques des musées, vous serez un peu déçus par celle-ci qui n’offre malheureusement pas un grand choix de souvenirs…
L’Aquarium de San Sebastian : Alors clairement, on est loin de celui de Lisbonne ou de La Rochelle ! Cependant, l’effet wahou marche à tous les coups lorsque vous voyez se diriger vers vous un requin ou une raie manta ;) Le plus ? Le tunnel de verre qui permet de voir passer les poissons au-dessus de sa tête. A savoir : le début de la visite commence par un peu d’Histoire racontant la pêche à la baleine qui avait lieu autrefois sur toute la Côte Basque.
Fontarrabie : Cette petite ville de l’autre côté de la frontière est tout simplement un enchantement ! Façades colorées, petites rues qui montent vers la grande place, détails incroyables avec notamment chaque morceau de bois sculpté … Si, comme nous, vous êtes amateurs d’architecture, vous serez absolument conquis par Hondarribia (en basque). L’ambiance y est chaleureuse et décontractée sans être étouffante (il y a du monde, mais on circule quand même facilement).
Col de la Pierre Saint Martin : Alors bien sûr, nous ne sommes plus ici sur la Côte Basque ! Par contre, c’est tout droit en montant vers la frontière espagnole depuis Pau ;) Le paysage est magnifique et il y a plusieurs randonnées faciles avec des enfants.
En Bref :
La Côte Basque espagnole se prête tout à fait à l’expérience du roadtrip en van, notamment avec ses routes aux vues panoramiques. Néanmoins, afin de profiter pleinement de votre voyage, nous vous conseillons de bien planifier en amont vos itinéraires et vos stops. Et surtout, surtout : de ne PAS partir à la découverte de cette région en été ! En effet, trop de monde partout, des centaines de vans et une population locale qui ne voit pas d’un très bon œil ces voyageurs qui ne consomment pas localement et qui se garent dans des endroits sensés être vierges …
Alors, si pour vous aussi vanlife signifie Nature, Liberté et Exploration, partez hors saison, en étant prêts à vous adapter chaque jour à des situations différentes. Car c’est cela aussi la vanlife : curiosité et adaptation.